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2 mars 2019

Constructions et déconstructions européennes

Alors que des fissures apparaissent déjà dans le bâtiment du Parlement européen à Bruxelles, la question se pose : faut-il reboucher les trous et repasser une couche de peinture ? Ou ne serait-il pas plus sage de le raser une bonne fois pour toutes et d’enfin passer à autre chose ? Un peu grossière, la métaphore avec la construction européenne n’en est pas moins tentante. En ce qui me concerne, cela fait quelques années que mon opinion est faite : la rupture avec l’UE et ses traités est une condition nécessaire ( mais non suffisante bien sûr ) à toute politique un tant soi peu progressiste et sociale. Mais, à vrai dire, je m’étais quelque peu lassé du sujet. L’impression de connaître d’avance les arguments des uns et des autres… Je n’avais plus envie de lire le moindre ouvrage sur l’interminable crise de la zone euro.

Le livre de Ludovic Lamant a trouvé le moyen de titiller ma curiosité : en prenant le sujet par le prisme architectural, le journaliste de Mediapart, ancien correspondant à Bruxelles, réussit à décaler le regard que l’on pose sur la question de la nature du pouvoir européen et de son rapport contrarié à la démocratie. Qu’est ce qu’une forme de bâtiment raconte de l’institution qu’il accueille? Comment interpréter le fait qu’une star de l’architecture comme Rem Koolhas, apôtre de la « bigness », se casse les dents sur ses projets Bruxellois mais est accueilli à bras ouvert dans la Chine de Hu Jintao? On ne va pas se mentir : au terme de Bruxelles chantiers, une critique architecturale de l’Europe, j’avais encore plus envie qu’avant de « faire sauter Bruxelles », pour reprendre l’expression de François Ruffin. Visite guidée d’une capitale ratée.

Laura Raim, Aux ressources, 2 mars 2019, Hors-série.

Visionnez l’entretien au complet ici.

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