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23 juillet 2009

Luc Rabouin: Prendre place sur les bancs de l’école citoyenne

Le budget participatif : trop beau pour être vrai? Luc Rabouin est de ceux qui croient que la démocratie peut faire déplacer des montagnes.

Le directeur du Centre d’écologie urbaine (CÉU) et organisateur du 5e Sommet citoyen de Montréal est allé directement aux sources : Porto Alegre, un des berceaux du «PB».

Il est aussi de ceux qui ont milité pour que l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal devienne le premier quartier de Montréal à se doter de cet outil qui permet à la population de participer directement aux décisions importantes dans leur quartier.

Son récent ouvrage Démocratiser la ville, le budget participatif de Porto Alegre à Montréal, est une réflexion qui fait le pont entre ce mode de fonctionnement qui a fait ses preuves au Brésil et l’initiative au banc d’essai dans le Plateau en 2006, 2007 et 2008.

Modus operendi

Le BP du Plateau affecte le programme triennal d’immobilisation (PTI), de l’ordre de 4,7 millions. La première année, le montant du BP s’est élevé à 500 000$. La seconde année, il a grimpé à 1,5 M$.

Une série d’assemblées publiques et de rencontres ont alimenté la réflexion des 36 citoyens nommés par la communauté, des 12 représentants d’organismes du quartier – dont M. Rabouin pour le CÉU – et des sept élus, à qui reviennent de prendre les décisions finales.

«Nous avons vécu trois cycles complets de PB dans le Plateau depuis 2006 : ces exercices ont clairement démontré que les gens connaissent les enjeux du quartier et peuvent gérer les sommes qui leur sont confiées», témoigne Luc Rabouin.

Mais dans une économique mondiale difficile, au moment où l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal affiche un bilan financier peu reluisant, l’adoption d’un 4e budget participatif pour 2010 serait-il toujours pertinent ?

Luc Rabouin est catégorique: «Le PB tient la route plus que jamais au moment de faire des choix lorsque les ressources financières sont limitées», tranche-t-il.

Entrer dans la danse

Plusieurs arrondissements regardent de près l’initiative du Plateau. L’idée fait notamment son chemin dans Rosemont–La Petite-Patrie, dans le Sud-Ouest et Villeray, même si elle rencontre une opposition farouche de la part de plusieurs élus, dont Gérald Tremblay, maire de Montréal, peu enclin à «partager le pouvoir avec les citoyens dans le cadre d’un BP», peut-on lire dans l’ouvrage de Rabouin.

La volonté politique des dirigeants est d’ailleurs un ingrédient clé dans la réussite d’un PB, précise l’auteur. En ce sens, la décision d’Hélène Fotopulos, «porteuse du BP», de ne pas briguer la mairie du Plateau-Mont-Royal aux élections municipales de novembre pourrait mettre en péril le retour du BP dans l’arrondissement pour 2010, craint Luc Rabouin.

Louise Potvin
Montréal Express, 23 juillet 2009

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