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23 février 2016

Trouve-toi une vie: Curieux Fabien

Selon ses propres observations, Fabien Cloutier «plaît autant à l’intelligentsia qu’à l’amateur de Coors Light». Il reçoit aussi l’approbation de «gens qui aiment les dessins de dragons» et de ceux qui «partagent les articles du magazine Le Lundi». Son nouveau recueil, Trouve-toi une vie, se veut donc universel. Et s’adresse autant à toi, qu’à toi, qu’à toi. Eh oui, à toi aussi.

Au micro de l’émission de radio Plus on est de fous, plus on lit!, Fabien Cloutier a longtemps décortiqué, à sa colorée manière, des régionalismes québécois. Excellent prétexte pour démonter les acteurs-arnaqueurs de notre actualité, explorer notre rapport parfois tordu à la célébrité, se désoler de notre manque de curiosité, et de notre propension à regarder toujours les mêmes émissions, à jouer toujours la même toune. Avec ces chroniques et sautes d’humeur désormais regroupées dans un recueil publié chez Lux, le dramaturge et acteur propose à son auditeur, devenu ici lecteur : Trouve-toi une vie. Avec affection, bien sûr.

Comme vos pièces, ce recueil recèle beaucoup d’amour. Vous terminez d’ailleurs sur une déclaration en ce sens au lecteur : «Je t’aime. Je t’aime, mon ami.» Est-ce une chose qui vous a guidé, dans vos chroniques, comme toujours?

Oui, mais… j’aime ça le cacher! (Rires) J’ai l’air d’un… comment dire? je peux être cinglant, je ne fais de quartiers à personne, je peux être dur, impitoyable. Mais je pense que les gens qui savent bien lire ce que je fais voient tout l’amour et la tendresse que j’ai pour mes personnages. Et je pense que je fais ça, non pas pour être aimé, mais parce que je pense que si on était tous un peu plus honnêtes, pis qu’on faisait tous un peu plus attention aux autres, ça irait mieux.

Une chose qui caractérise plusieurs de vos chroniques, c’est qu’il y a souvent un «mais». Dès le départ, vous écrivez à un collectionneur de plantes : «J’ai rien contre le fait que tu tripes sur les cactus, que t’aies 97 variétés de cactus… mais j’ai envie de te dire de te trouver une vie.» Est-ce un mot que vous affectionnez?

Ben, oui! Je pense que la grande importance du mais, c’est un prof que j’avais au Conservatoire, en interprétation, qui me l’a apprise. Il nous disait : «Ce qui est important dans une phrase, c’est ce qui vient après le mais.» Quand un personnage se confie, qu’il part dans un grand monologue, c’est à partir du moment où il y a un «mais» qu’il dit le fond de sa pensée! Ultimement, que ce soit dans une réplique de théâtre ou dans la vie, si quelqu’un dit : «Je t’aime… mais je t’ai trompé.» C’est le «Je t’ai trompé» qui frappe le plus. Cette chose-là, le «mais», écrit la suite. Le détail, l’imperfection, la nuance.

Lire la suite dans le journal Métro.

Natalia Wysocka, Métro, 23 février 2016

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